Aujourd’hui nous n’allons pas vous faire un tutoriel à proprement parler mais vous donner quelques conseils pour récupérer vos graines proprement, en évitant au maximum l’hybridation.
Pour faire (très) simple : le croisement entre deux variétés d’une même espèce de plante.
Prenons par exemple des tomates (espèce Solanum lycopersicum), vous pouvez cultiver dans votre jardin des variétés Douces de Picardie (oui oui, ça existe !) et des Noires de Crimée.
Les fleurs de tomates sont dites « hermaphrodites » c’est-à-dire qu’une même fleur contient des organes mâle et femelle, elle se féconde donc généralement toute seule pour donner le fruit : la tomate. Mais comme la nature est bien faite, les pollinisateurs qui fréquentent le jardin peuvent…polliniser une fleur avec le pollen d’une autre variété, la tomate qui naitra de cette union mélangera donc les caractéristiques des deux variétés dans les graines qu’elle contiendra : c’est l’hybridation génétique.
Pour éviter la disparition de la variété de départ il faut donc préserver son patrimoine génétique, ainsi les graines que vous rapporterez à la grainothèque, ou celles que vous sèmerez l’an prochain seront bien de la bonne variété.
Il suffit d’empêcher les pollinisateurs d’accéder à certaines fleurs, celles des tomates dont on récupérera les graines, en entourant par exemple celles-ci d’un sachet en organza (voir ici ce dont on parle), vous savez, ces petits sacs qui contiennent les dragées dans les mariages… Ils ont l’avantage de ne pas blesser la plante, d’exister dans différentes tailles et d’être peu onéreux (voire gratuits si vous réutilisez ceux d’un mariage ;)).
Ce serait trop simple…
Toutes les plantes ne sont pas hermaphrodites, il existe en effet deux autres modes de reproduction chez les végétaux :
Pour ces deux types de plantes nous vous conseillons le très bon tutoriel « Comment reproduire ses graines de courge » d’Un Jardin Bio qui explique comment procéder.
Tout dépend de la plante : certaines donnent des fruits charnus (comme nos tomates), d’autres non…
Pour ne pas trop charger cet article je vous invite à lire ces méthodes fournies par Graines de Troc qui sont bien détaillées et simple à mettre en œuvre (télécharger leur pdf « Reproduire ses semences« ).
Si vous avez des questions n’hésitez pas à les poser sur notre forum dédié !
La majorité des graines du commerces sont des graines dites « hybride F1 » (la mention est souvent indiquée sur le paquet mais pas toujours).
Les hybrides F1 ne sont pas autoreproductibles, c’est-à-dire qu’ils sont soit stériles, soit dégénérescents (au fur et à mesure des générations les caractéristiques de la variété se perdent).
La raison de leur présence en masse dans le commerce est simple : vous devez ainsi en racheter tous les ans car vous ne pouvez pas resemer vos graines.
Pour éviter ces vilaines graines nous vous invitons à utiliser nos points grainothèque à Amiens métropole (graines dites « paysannes » et gratuites !) ou à vous fournir chez des semenciers et fournisseurs comme Kokopelli, Germinance, Les semailles, Graines del Païs etc. (voir le réseau Semences Paysannes)
Attention : contrairement à une idée reçue les graines biologiques (AB) peuvent être de variété F1 !
La différence est que les graines « conventionnelles » sont issues de plantes cultivées avec des pesticides et autres engrais chimiques, et qu’elles sont parfois enrobées de ces produits avant d’être vendues…
Note: Le contenu de cet article est bien entendu simplifié et n’a aucune prétention scientifique, les puristes de la reproduction végétale nous en excuseront 😉